Littérature française - exercices, théorie et conseils. Nicolas Quinche

Littérature française - exercices, théorie et conseils. Nicolas Quinche

TP - Rousseau - travaux d'étudiants


 TP Rousseau

 

Introduction

Avant tout autre chose il faut noter que Jean –Jacques Rousseau est né a une époque bien particulière, celle des lumières. Une époque dans laquelle la masturbation est considérer comme une maladie à laquelle « le seul remède décisif est l’abstinence ou le mariage précoce ». Dans une tel situation l’on peut comprendre que Jean-Jacques Rousseau aille eu une sexualité quelque peu tourmentée.

La sexualité au XVIIe siècle

Le XVIIIe est une période étrange dans laquelle ou la dentelle, les parties fines et autre extravagances laissent place aux médecins et pédagogues. Qui instaure un climat répressif décrétant que la masturbation est une maladie pire que la vérole. Fait quelque peu surprenant, à cette époque, le monde scientifique tend vers un discours encore plus répressif que celui de l’église à ce sujet. Tel que la masturbation devient la perversion par excellence. 

L’homosexualité est elle aussi mal vu durant cette période. En effet, jusqu’en 1787 la sodomie est puni de la peine de mort. L’on devra attendre jusqu’en 1791 pour que l’homosexualité soit entièrement dépénalisée.

Rousseau et la sexualité

Jean-Jacques Rousseau, à travers ses confessions nous fait part de plusieurs expériences sexuelles à travers toutes les étapes de sa vie. 

Le masochisme 

Au début de son ouvrage Rousseau nous fait par d’une expérience qui aura énormément de conséquence sur sa future vie sexuelle. L’épisode de « la fessée »lui fait découvrir un goût pour le masochisme, plus particulièrement pour la domination. « Qui croirait que ce châtiment d’enfant…naturellement ». Cependant Rousseau en parle avec une certaine retenu et l’on ressent une certaine honte de sa part.  «  Ce goût bizarre toujours persistant et porté jusqu’à la dépravation »

L’homosexualité

Dans ses aveux sur ses expériences homosexuelles Rousseau se place en victime. Lors de sa première expérience il met en lumière le fait qu’il ne comprenait ce qui était en train de se passer  « Car je n’avais pas la moindre idée de ce dont il s’agissait ». Il exprime un véritable dégout pour cet acte  « J’exprimais ma surprise et mon dégout ». Avec l’âge ses réaction change sachant ce qui l’attend Rousseau ne se débat plus comme auparavant mais utilise son discours comme une parade  « alors je lui parlai avec douceur et toute la fermeté dont j’étais capable ». L’on voit qu’il a acquis une certaine maturité par rapport à sa jeunesse.

La masturbation

Rousseau souffre d’une certaine culpabilité vis-à-vis de cet acte très mal vu à cette époque. « J’étais sujet au même vice ; ce souvenir m’en guérit pour longtemps ». Il y a quand même recourt  à plusieurs reprise et s’adonne à cette « honteuse besogne » chez Madame de Warens « Combien de fois j’ai baisé mon lit en songeant qu’elle y était couchée ». 

Les relations avec les femmes

L’accumulation de toutes ses aventures poussera Rousseau dans une « virginité prolongée ». Les sentiments qu’il nourrit pour les femmes sur lesquelles il a porté son intérêt restent toujours chastes. Se justifiant en mettant en avant «la tendre union qui régnait entre nous trois valait des plaisirs plus vifs, et n’eût pu subsister avec eux ». Rousseau nourrit également un véritable amour platonique pour Madame de Warens

Les relations au sein du mariage

Dans les confessions les relations sexuelles au sein du mariage sont plus considérer comme des actes de procréations que des actes de plaisirs « Ce mariage, qui ne produisit point d’enfants, n’ayant pas trop réussis ».  « Elle était jeune et nouvellement mariée, quoiqu’elle eût déjà cinq ou six enfants ». Les mœurs de l’époque sont bien ancrées dans son récit.

 

 

 

Gymnase de Nyon

 

Jean-Jacques Rousseau « Les Confessions »

 

 

 

 

Les aveux pénibles  et les procédés de justification de Rousseau : fautes, péchés et actions blâmables avouées par Rousseau.

 

 

Dorian Briggen & Mike Bourquin

3Cec2

Introduction :

 

Jean-Jacques Rousseau a été le premier à faire son autobiographie. Il va ainsi raconter sa vie au lecteur et procéder à un certains nombres d'aveux qui l'ont marqué. En effet Rousseau a vécu de nombreuses expériences dans sa vie et jouant la carte de la transparence, il souhaite tout dévoiler au lecteur. Mais Rousseau profite t'il de ces confessions pour réarranger son histoire? Assume-t-il vraiment ses actes? Rousseau n'est peut être pas si neutre. Nous allons voir que Rousseau va essayer, en se dévoilant ainsi, de se faire pardonner de ceux qu'il a blessé. Mais ces aveux ne sont peut être pas aussi dénués d'arrières pensées que ce que l'on pourrait croire au premier abord. 

 

Nous allons séparer notre analyse en 4 parties. Les 3 premières se basent sur les aveux les plus pénibles de Rousseau. En effet, on peut repérer trois aveux majeurs, l'épisode de la fessée, le vol du ruban et l'abandon de M. Le Maître. Nous décrirons chaque aveu et nous analyserons ensuite les justifications que donne Rousseau avec des citations pertinentes. Enfin nous parlerons des aveux moins pénibles mais qui sont intéressants pour mieux comprendre la façon dont Rousseau se justifie.

Premier aveu :

 

Le premier aveu de Rousseau se déroule lorsqu’il est enfant, il est alors âgé de huit ans. À cette époque, il vivait à Bossey chez les Lambercier. Pour lui, mademoiselle Lambercier ne représente pas une menace, cependant il aura peur de lui faire de la peine. Pourtant Rousseau va finir par recevoir une fessée par mademoiselle Lambercier. Rousseau nous confie que ce châtiment va lui donner du plaisir. « Car j’avais trouvé dans la douleur, dans la honte même, un mélange de sensualité qui m’avait laissé plus de désir que de crainte de l’éprouver derechef par la même main. »

 

L’aveu est formulé en trois étapes, soit trois paragraphes distincts. 

 

Le premier paragraphe est la première fessée reçue par Jean-Jacques Rousseau. « Comme mademoiselle Lambercier avait pour nous l’affection d’une mère, elle en avait aussi l’autorité, et la portait quelquefois jusqu’à nous infliger la punition des enfants quand nous l’avions méritée. Assez longtemps elle s’en tint à la menace, et cette menace d’un châtiment tout nouveau pour moi me semblait très effrayante ; mais après l’exécution, je la trouvai moins terrible à l’épreuve que l’attente ne l’avait été, et ce qu’il y a de plus bizarre est que ce châtiment m’affectionna davantage encore à celle qui me l’avait imposé. Il fallait même toute la vérité de cette affection et toute ma douceur naturelle pour m’empêcher de chercher le retour du même traitement en le méritant ; car j’avais trouvé dans la douleur, dans la honte même, un mélange de sensualité qui m’avait laissé plus de désir que de crainte de l’éprouver derechef par la même main. […] Car tel est en moi l’empire de la bienveillance, et même de celle que les sens ont fait naître, qu’elle leur donna toujours la loi dans mon cœur. »

 

En lisant ce paragraphe, nous pouvons relever un certain nombre d’expression nous décrivant la fessée par des mots forts et violents, sans utilisé le mot « fessée ». Il utilise l’expression « la punition des enfants », une « menace », un « châtiment ». Nous allons progressivement voire le plaisir qu’il aura éprouvé. « Mais après l’exécution, je la trouvai moins terrible ». Il utilise même le mot « affection ». Il désir même le retour du même traitement, et même avec sensualité.

 

Le deuxième paragraphe est la récidive, la deuxième fessée reçue par Jean-Jacques Rousseau. « Cette récidive, que j’éloignais sans la craindre, arriva sans qu’il y eût de ma faute, c’est-à-dire de ma volonté, et j’en profitai, je puis dire, en sûreté de conscience. Mais cette seconde fois fut aussi la dernière, car mademoiselle Lambercier, s’étant sans doute aperçue à quelque signe que ce châtiment n’allait pas à son but, déclara qu’elle y renonçait et qu’il la fatiguait trop. Nous avions jusque-là couché dans sa chambre, et même en hiver quelquefois dans son lit. Deux jours après on nous fit coucher dans une autre chambre, et j’eus désormais l’honneur, dont je me serais bien passé, d’être traité par elle en grand garçon. »

 

A la lecture de ce paragraphe, nous pouvons constaté que Rousseau éprouvait un réel plaisir lors de ses fessées. « Il éloignait cette récidive sans la craindre » ; « j’en profitai ». Au début de la deuxième phrase du paragraphe, il utilise le mot « mais », sans doute pour nous transmettre son chagrin du fait que ça soit la dernière fessée qu’il ait reçue par mademoiselle Lambercier. Dès lors, il sera traité comme un grand garçon, chose qui le chagrine. Tout au long de la description de la fessée, Rousseau n’utilise pas de mots choquants, il aborde la chose avec précaution.

 

Enfin, le troisième paragraphe, c’est l’interprétation de Rousseau étant adulte. « Qui croirait que ce châtiment d’enfant, reçu à huit ans par la main d’une fille de trente, a décidé de mes goûts, de mes désirs, de mes passions, de moi pour le reste de ma vie, et cela précisément dans le sens contraire à ce qui devait s’ensuivre naturellement ? […] Je me conservai de toute souillure jusqu’à l’âge où les tempéraments les plus froids et les plus tardifs se développent. […] Mon imagination me les rappelait sans cesse, uniquement pour les mettre en œuvre à ma mode, et en faire autant de demoiselles Lambercier. »

 

Rousseau ne va plus dormir dans la même chambre, un sentiment de honte l’envahit. Pour Rousseau c’est une grande rupture, il passe de l’enfance à l’adolescence. On peut presque noter ceci comme une nouvelle séparation avec sa deuxième mère. Il ne dit plus mademoiselle Lambercier mais « une fille de trente ».

 

Deuxième aveu :

 

Le deuxième aveu se déroule lorsque Rousseau travail comme laquais chez Mme de Vercellis. Il est alors livré à lui même. Plus qu'un aveu, c'est réellement la confession d'un crime que vas nous faire Rousseau. « Les longs souvenirs du crime. » Rousseau nous parle, dans ce passage, d'un ruban rose. Appartenant à Mademoiselle Pontal, il avoue l'avoir volé. « Ce ruban seul me tenta, je le volai. » Puis vient la dénonciation « Je dis, en rougissant, que c'est Marion qui me l'a donné. » Rousseau dénonce Marion, une jeune cuisinière, à sa place. Ensuite Rousseau est convoqué à une assemblée pour connaître la vérité. Finalement, Rousseau refusant d'avouer sa faute fera renvoyer Marion. Et c'est bien cela le véritable aveu dans ce passage, le fait qu'il ait fait renvoyer une jeune fille innocente.

 

Rousseau est réellement désolé pour ce qu'il lui est arrivé. « L'insupportable poids des remords dont au bout de quarante ans ma conscience est encore chargée. » « Eh ! si le remords d'avoir pu la rendre malheureuse est insupportable. »  Rousseau semble même quelque peu embellir Marion pour accentuer la méchanceté de son acte et montrer à quel point c'est impardonnable. « Marion était jolie, mais elle avait une fraîcheur de coloris qu'on ne trouve que dans les montagnes, et surtout un air de modestie et de douceur qui faisait qui faisait qu'on ne pouvait la voir sans l'aimer. »

 

On ne doute donc pas de sa sincérité mais Rousseau est malin dans ce passage. En effet, alors qu'il se décrit comme un homme mauvais qui a ruiné une vie, il va réussir à justifier ses défauts et sa conduite et va tenter d'atténuer son rôle dans toute cette affaire. Il va pour commencer se justifier en parlant de la honte qu'il aurait ressentit si il avait été déclaré voleur. « La honte seule fit mon impudence. » Rousseau va ensuite complètement rejeter la responsabilité sur d'autre en accusant M. de la Rogue de ne pas l'avoir aidé et que c'est en quelque sorte sa faute. « Si M. de la Roque m'eût pris à part » « Si l'on m'eût laissé revenir à moi-même, j'aurais infailliblement tout déclaré. » Rousseau se décharge complètement de toute responsabilité alors qu'il est à l'origine de tout ce qui arrive. Pire que cela il va même jusqu'à mettre la faute sur son amitié avec Marion, lui qui s’est donné tant de mal à nous la faire paraître innocente. « Mon amitié pour elle en fut la cause. » « Je l'accusai d'avoir fait ce que je voulais faire, et de m'avoir donné le ruban, parce que mon intention était de le lui donner. » À ce moment là, Rousseau devient la victime et accuse les autres. De plus, le fait qu'il ait voulu lui offrir ce ruban ne justifie pas du tout le fait de l'accuser du vol. Rousseau se justifie de manière assez maladroite et ce passage semble être là uniquement pour permettre à Rousseau de se justifier à tel point que c’est en contradiction avec ce qu'il dit précédemment.

 

Ce passage est assez étrange car même si Rousseau semble sincère et tient à se faire pardonner, la façon dont il s'obstine à rejeter toute la faute sur autrui donne à son aveu un côté presque suspect.

Troisième Aveu :

 

Le troisième et dernier aveu, le plus pénible de Rousseau intervient lorsqu' il se trouve à Lyon, à suivre le musicien Le Maître. Alors qu'ils font la route ensemble, Rousseau nous apprend que M. Le Maître est atteint d'épilepsie. « M. Le Maître, qui ne cessait de boire et de battre la campagne, n'eût été attaqué deux ou trois fois d'une atteinte à laquelle il devenait très sujet et qui ressemblait fort à l'épilepsie.» À cela, Rousseau rajoute qu'il trouvait ces crises effrayantes et qu'il avait comme projet de partir. « Je pensai bientôt à me tirer comme je pourrais. » Puis deux jours après leur arrivée à Lyon, Le Maître est à nouveau pris d'une crise. « Le Maître fut surpris d'une de ces atteintes. » Et c'est là que Rousseau confesse son dernier aveu, en nous révélant qu'il a abandonné Le Maître. « Je pris l'instant où personne ne songeait à moi ; je tournai le coin de la rue, et je disparus. » Rousseau ne s'attarde pas sur ses remords mais il semble bien avoir conscience que son acte était une mauvaise chose et il doit tout de même le regretter. « Il fut délaissé du seul ami sur lequel il eût dû compter. »

 

Rousseau semble se justifier et essaye d'atténuer son acte. Il dit que ces crises l'effrayaient comme pour se donner une bonne raison. En effet, la peur n'est pas quelque chose que l'on contrôle et cela ne serait donc pas vraiment sa faute. « Cela me jeta dans des embarras qui m'effrayèrent. » « J'en fus saisi d'effroi. » Il essaye également de nous attendrir en parlant de sa mère. Il justifie l'abandon et nous dit que finalement c'était pour la revoir. « Je ne voyais plus d'autre bonheur que celui de vivre auprès d'elle, et je ne faisais pas un pas sans sentir que cela me fut possible. » Rousseau insiste aussi sur le fait qu'il a appelé à l'aide ce qui montre qu'il avait peur pour son maître « Je fis des cris, appelai au secours, nommai son auberge et suppliai qu'on l'y fit porter. » Mais si on examine la situation de plus près, c'est en contradiction avec le fait qu'il décide subitement d'abandonner M. Le Maître. C’est comme s’il ne représentait plus rien pour lui alors qu'il vient de supplier pour qu'on lui vienne en aide. On peut donc imaginer que Rousseau a voulu exagéré sa réaction pour se dédouaner et cela donne une situation quelque peu étrange. Rousseau arrive à avoir le beau rôle et on lui pardonne, pourtant ce n'est pas n'importe quel aveu, Rousseau a abandonné un homme censé être son ami simplement parce qu'il était épileptique.

 

Rousseau semble très affecté à chaque fois qu'il fait un aveu et c'est pour lui une tâche pénible. D’ailleurs il dit que pour lui le plus dire à dire c'est ce qui est honteux. « Ce n'est pas ce qui est criminel qui coûte le plus à dire, c'est ce qui est ridicule et honteux. » On peut donc penser que cette confidence faite par Rousseau au lecteur et là pour montrer qu'il leur fait confiance. Et on peut se dire qu’ainsi Rousseau essaye de mettre le lecteur de son côté. C'est en quelque sorte de la manipulation car finalement en faisant confiance au lecteur, il passe pour quelqu'un de bon et on n'imagine pas un homme bon faire de mauvaises actions. De plus lorsque Rousseau dit « J'ai finit ce troisième aveu pénible. »  On voit qu'il aurait peut être préféré ne pas en parler mais que par soucis de clarté Rousseau a préféré n'omettre aucun événement. Il donne ainsi l'impression au lecteur de lire des événements de manière totalement impartiale alors qu’ils ne sont que la vision que Rousseau a eut des événements.

 

Les autres aveux :

 

Rousseau confesse également d'autres fautes dans cette autobiographie. Mais là encore, il va se justifier et rejeter la faute sur autrui. 

 

Par exemple lorsqu'il parle des vices qu'il a eut dans son enfance comme, par exemple, le mensonge, le vol ou encore la fainéantise, il va remettre la faute sur la tyrannie de son Maître comme si finalement son comportement n'était pas quelque chose d'évitable, que cela n'était qu'une conséquence et qu'il n'a donc aucune responsabilité. « La tyrannie de mon maître finit par me rendre insupportable le travail que j'aurais aimé, et par me donner des vices que j'aurais haïs. »

 

On peut aussi le voir lorsque Rousseau confesse avoir « Moissonner les plus belles asperges. » Là encore, il va se donner milles excuses pour avoir fait ça. Il veut que l'on comprenne qu'il a essayé de résister mais qu'encore une fois ce n'était pas de sa faute car il n'a pas eu le choix. « Il me choisit pour cette expédition. » « Je disputai beaucoup ; il insista. Je n'ai jamais pu résister aux caresses ; je me rendis. »

 

Enfin, pour lui, voler devient une sorte de compensation aux mauvais traitements. « Ils me parurent enfin une sorte de compensation du vol, qui me mettait en droit de le continuer. » Comme si les gens qu'il volait le méritaient parce qu'il était mal traité.

 

Mais on peu comprendre Rousseau car il se décrit en tant qu'enfant et a sûrement tendance à embellir sa jeunesse et à se trouver plus d'excuses. Car ces évènements ont réellement été décisifs pour sa vie future. Il est sûrement plus simple pour Rousseau de penser que tout cela était écrit et que rien n'était de sa faute.

 

Conclusion :

 

Ce qu'il faut retenir de ces aveux formulés par Rousseau, c'est qu'ils sont réellement indispensables. Ils sont liés à son autobiographie et sont l'occasion pour l'auteur de se livrer au lecteur. Ces aveux que Rousseau formule son très difficiles à avouer. De plus, Rousseau se remet dans les conditions dans lesquels il se trouvait lorsque ces événements sont survenus ce qui est très pénible pour lui. Mais il tient à les dire par soucis de vérité. Ces événements majeurs sont donc totalement nécessaires pour comprendre la vie de Rousseau car il l'ont changer et ont crées en grande partie l'homme qu'il est.

 

Au niveau des justifications, on peut voir clairement que chaque aveu et accompagné d'excuses pour justifier ses actes. Malgré tout, Rousseau semble toujours regretter et on voit bien qu'il est sincère.

 

En ce qui concerne la responsabilité, on remarque qu'il n'assume pas tout ce qu'il a fait et qu'il cherche souvent à minimiser son rôle. Mais il faut le comprendre, certains de ces aveux touchent des sujets très sensibles, au 18ème siècle et encore de nos jours. Par exemple, l'épisode de la fessée parle de la sexualité des enfants, un sujet des plus tabous. Le fait de rejeter la faute sur autrui n'est peut être pas intentionnel, peut être ne veut-il pas manipuler le lecteur mais plutôt se convaincre lui même que ce n'était pas vraiment sa faute.

 

On peut penser que Rousseau n'a pas vraiment envie de manipuler le lecteur car il veut dire la vérité sur lui même. En effet, Rousseau, au travers de son autobiographie, voulait donner une analyse réaliste de son caractère. Et on peut se dire que d'amplifier ses mérites représente le caractère de Rousseau. Et justement, on voit bien mieux son caractère à travers sa manière de décrire les événements et de les amplifier. C'est finalement une part de vérité qu'il nous donne.

 

Pour conclure, disons simplement que Rousseau fait preuve de trop d'indulgence avec lui même, mais qu'il réussi à se livrer avec une certaine sincérité et c'est cela qu'il faut retenir.

 

Bibliographie :

 

  • Le cours de français de Monsieur Quinche nous a aidé à établir les bases de ce dossier.

 

  • Livre :

 

Starobinski, Jean, Jean-Jacques Rousseau : la transparence et l’obstacle. Paris : Gallimard, 1971, 457p.

 

  • Sites internet :

 

  • www.wikipedia.org

 

    • http://agora.qc.ca/thematiques/rousseau.nsf/Dossiers/Les_Confessions

La mémoire, matière première de l’autobiographie. Les découvertes des scientifiques sur la mémoire et les caractéristiques de la mémoire de Rousseau

 

 

Vous rappelez-vous de ce que vous avez mangé hier ? La semaine passé ? Il y’a trois semaines ? Si vous avez une mémoire d’éléphant, peut-être que oui. Mais si vous ne vous en rappelez pas, c’est normal et c’est ce que nous allons tenter d’expliquer dans une petite introduction à notre travail.

 

 

La mémoire

 

La mémoire, un outil qu’on utilise tous les jours, qui nous sert à nous souvenir du vocabulaire d’anglais ou au contraire d’oublier sa formule de math. La question qui se pose est : comment se fait-il que l’on ne se rappelle pas de tous ce que l’on entend ou tous ce que l’on voit ?

La raison est que la mémoire se divise en plusieurs parties et en sous-parties dans le cerveau et chaque information se place dans l’une d’entre elles. Pour commencer il y a la mémoire déclarative. Elle concerne le stockage et la récupération de données qu'une personne peut faire émerger consciemment puis exprimer cette mémoire par le langage d'où le terme « déclarative ». Dans cette partie de la mémoire, on peut distinguer deux sous-parties, la mémoire sémantique qui est la mémoire qui nous sert à nous souvenir des mots, des symboles, des concepts, des règles, et qui nous permets d’assembler des mots. Et la mémoire épisodique qui trie les souvenirs uniques qui ne se répètent pas. Ensuite il y’a la mémoire procédurales, elle consiste à se souvenir des moments à qui on  attribue une habitude, des moments qui se sont répétés à plusieurs reprises.

L’oubli peut se diviser en plusieurs formes, comme la fugacité. Que veut dire la fugacité ? C’est comme par exemple, si on vous demande ce que vous avez mangé à midi, il est fort probable que vous vous en souveniez, mais si on vous demande ce que vous avez mangé hier, il y a 2 semaines ou encore il y a un mois, il est plus probable que vous l’aillez oublié, car la capacité de se remémorer il y a un mois est plus faible que de se remémorer notre midi, car les informations peuvent se dissiper au fil du temps. Une autre forme est l’absence. C’est quand par exemple, on ne se rappelle pas d’où on a rangé nos clés, ou quand on oublie un rendez-vous. Ces phénomènes se produisent à chaque fois quand on est préoccupé ou distrait par d’autres soucis qui empêchent notre cerveau d’aller chercher l’information au bon endroit. Et pour finir il y a le blocage, c’est quand on n’arrive pas à remettre un nom sur un visage. Cela ne veut pas dire qu’on a perdu l’information, elle est simplement bloquée dans notre cerveau durant des heures ou des jours.

Notre mémoire n’est pas tous le temps à 100% fidèle car on peut se tromper dans nos souvenirs, comme attribuer un souvenir à une fausse source, on se souvient de cette histoire que notre collègue nous a racontée mais en réalité nous l’avions quelques heures avant dans le journal. Ces erreurs de mémoires sont commise bien plus souvent que ce que l’on croit.

 

 

 

 

La mémoire de Rousseau

 

Rousseau parle essentiellement des souvenirs qui l’ont marqués en bien, comme lors de l’incendie qui a eu lieu quand il logeait chez madame de Warens : « Durant la prière du saint homme, le vent changea, mais si brusquement et si à propos, que les flammes qui couvraient la maison et entraient déjà par la fenêtre furent emportées de l’autre côté de la cour, et la maison n’eut aucun mal »[1], ou en mal lors de son accusation du vol du peigne : «  Il y’a maintenant près de cinquante ans de cette aventure (…) ; ce que je sais très certainement, c’est que j’en étais innocent »[2] car Rousseau n’a pas écrit de journal intime, il ne peut donc pas retranscrire l’intégralité de sa vie dans les moindres détails.

 

 Il a aussi mis ces souvenirs émotifs en avant, comme quand il vivait chez madame de Warens « Dès le premier jour, la familiarité la plus douce s’établit entre nous au même degré où elle a continué tout le reste de sa vie. Petit fut mon nom ; Maman fut le sien ; et toujours nous demeurâmes Petit et Maman, même quand le nombre des années en eut presque effacé la différence entre nous. Je trouve que ces deux noms rendent à merveille l’idée de notre ton, la simplicité de nos manières, et surtout la relation de nos cœurs. Elle fut pour moi la plus tendre des mères, qui jamais ne chercha son plaisir, mais toujours mon bien ; et si les sens entrèrent dans mon attachement pour elle, ce n’était pas pour en changer la nature, mais pour le rendre seulement plus exquis, pour m’enivrer du charme d’avoir une maman jeune et jolie qu’il m’était délicieux de caresser : je dis caresser au pied de la lettre, car jamais elle n’imagina de m’épargner les baisers ni les plus tendres caresses maternelles, et jamais il n’entra dans nos cœurs d’en abuser »[3].

 

Nous avons pu remarquer que dans certains souvenirs, Rousseau ne commente pas, il n’a fait que de transcrire les fait résumant des parties de sa vie monotones : « Deux ans passés au village adoucirent un peu mon âpreté romaine, et me ramenèrent à l’état d’enfant »[4].

 

L’Homme a des souvenirs qui s’efface avec le temps, et d’autres qui restent gravé à vie dans notre mémoire. Nous avons pu relevé plusieurs souvenirs de Rousseau qui lui sont restés gravé à jamais. Ce sont surtout des moments de plaisir, de gêne ou encore de plaisanterie : « Je me souviens pourtant d’avoir une fois pissé dans la marmite d’une de nos voisines, appelée Mme Clot, tandis qu’elle était au prêche. J’avoue même que ce souvenir me fait encore rire, parce que Mme bonne femme au demeurant, était bien la vieille la plus grognon que je connus de ma vie »[5].

 

Il se rappelle des effets que la littérature avait eu sur lui quand il n’avait que 5 ou 6 ans : « Il n’était pas question d’aborder que de m’exercer à la lecture par des livres amusants, mais bientôt l’intérêt devint si vif, que nous lisions tour à tour sans relâche, et passions les nuits à cette occupation »[6]. Durant l’été 1719, Rousseau avait 7 ans et il avait lu une quantité de livre dont il s’en rappelle encore des noms « L’Histoire de l’Eglise et de l’Empire , par le Sueur ; le Discours de Bossuet sur l’Histoire universelle ; Les Hommes illustres, de Plutarque ; l’Histoire de Venise, par Nani ; les Métamorphoses d’Ovide ; La Bruyère ; les Mondes, de Fontenelle ; ses Dialogues des Morts , et quelques tomes de Molière, furent transporté dans le cabinet de mon père »[7]

 

Quelques moments de gênes, ou qui on dérangés Rousseau lui sont resté. Comme quand il avait dérobé le ruban de couleur rose à Mlle Pontal et il avait accusé Marion la cuisinière de Mme de Vercellis. Elle lui avait dit : « Ah ! Rousseau, je vous croyais un bon caractère. Vous me rendez bien malheureuse ; mais je ne voudrais pas être à votre place »

Des moments traumatisants  on marqué la vie Rousseau, il explique avec détails ce que cet homme lui a fait subir : « Enfin, il voulut passer par des degrés au privautés les plus malpropres et me forcer, en disposant de ma main, d’en faire autant. Je me dégageai impétueusement en poussant un cri et faisant un saut en arrière, et, sans marquer ni indignation ni colère, car je n’avais pas la moindre idée de ce dont il s’agissait, j’exprimai ma surprise et mon dégout avec tant d’énergie, qu’il me laissa là : mais tandis qu’il achevait de se démener, je vis partir vers la cheminée et tomber à terre je ne sais quoi de gluant et de blanchâtre qui me fit soulever le cœur »[8].

 

Des personnes, ou des rencontres heureuses ont marqué la vie de Rousseau : « Un soir du mois de février qu’il faisait bien froid, comme nous étions tous autour du feu, nous entendîmes frapper à la porte de la rue. Perrine prend sa lanterne, descend, ouvre ; un jeune homme avec elle, montre, se présente d’un air aisé, et fait à M. Le Maître un compliment court et bien tourné, se donnant pour un musicien français que le mauvais état des finances forçait de vicarier pour passer son chemin »[9].


Rousseau a passé des moments agréables, qui lui ont fait plaisir dans sa vie. Ces moments on eu un impacte dans sa mémoire qui lui on laissé des traces jusqu’à qu’il entame son autobiographie, comme quand il discutait avec monsieur Venture : « J’eus bientôt de quoi me rassurer. Il chanta ces deux récits avec toute la justesse et tout le goût imaginables, et, qui plus est, avec une très jolie voix. Je n’ai guère eu de plus agréable surprise. Après la messe, M. Venture reçut les compliments à perte de vue des chanoines et des musiciens, auxquels il répondait en polissonnant, mais toujours avec beaucoup de grâce. M. Le Maître l’embrassa de bon cœur ; j’en fis autant ; il vit que j’étais bien aise, et cela parut lui faire plaisir»[10] ou encore comme quand il assista au levé du soleil : « L’aurore un matin me parut si belle, que m’étant habillé précipitamment, je me hâtai de gagner la campagne pour voir lever le soleil. (…) Je m’étais insensiblement éloigné de la ville, la chaleur augmentait, et je me promenais sous des ombrages dans un vallon le long d’un ruisseau. J’entends derrière moi des pas de chevaux et des voix de filles qui me semblaient embarrassées, mais qui n’en riaient pas de moins bon cœur. Je me retourne, on m’appelle par mon nom, j’approche, je trouve deux jeunes personnes de ma connaissance, Mlle de Graffenried et Mlle Galley, qui n’étaient pas d’excellentes cavalières et ne savaient pas comment forcer leurs chevaux à passer le ruisseau»[11]. Il a donc passé cette journée en compagnie de femmes qui l’ont marqué : « La journée se passa de cette sorte à folâtrer avec la plus grande liberté, et toujours avec la plus grande décence. (…) Enfin ma modestie, d’autres diront ma sottise, fut telle que la plus grande privauté qui m’échappa fut de baiser une seule fois la main de Mlle Galley. Il est vrai que la circonstance donnait du prix à cette légère faveur. Nous étions seuls, je respirais avec embarras, elle avait les yeux baissés. Ma bouche, au lieu de trouver des paroles, s’avisa de se coller sur sa main, qu’elle retira doucement après qu’elle fut baisée, en me regardant d’un air qui n’était point irrité. Je ne sais ce que j’aurais pu lui dire : son amie entra, et me parut laide en ce moment « [12]
« En marchant nous disions que la journée avait tort de finir, mais, loin de nous plaindre qu’elle eût été courte, nous trouvâmes que nous avions eu le secret de la faire longue, par tout les amusements dont nous avions su la remplir. »[13]

Plus on a de précisons dans des descriptions, plus les souvenirs sont précis.

 

On dit que le mémoire prend forme entre 5 et 7 ans, et c’est la cas pour Rousseau qui n’a aucun souvenir de sa jeune enfance, il dit que sa mémoire prends vie entre 5 et 6 ans : « J’ignore ce que je fis jusqu’à cinq ou six ans »[14]Ce qui est étonnant, c’est qu’il nous décrit sa vie depuis sa naissance. Nous pensons que ce doit être son père, son oncle, sa tante ou sa grand-mère qui la lui ont raconté, car ces personnes étaient très proches de lui quand il était enfant.

Il ne sait pas non plus comment il apprit à lire « Je ne sais comment j’ai appris à lire ; je ne me souviens que de mes premières lectures et de leurs effet sur moi »3

Il a également de la peine de se souvenir d’une petite chanson que sa tante chantait quand elle brodait « Mais la seconde moitié des paroles s’est constamment refusée à tous mes efforts pour me la rappeler »[15].

Il a oublié comment il apprit, en autre terme il a oublié comment on l’a éduqué. Car il dit qu’il passait des moments paisibles chez M. Lambercier et qu’il ne le chargeait pas de grandes quantité de devoirs : « Je ne me sus jamais rappelé avec dégoût mes heures d’étude, et que, s je n’appris pas de lui beaucoup de choses, ce que j’appris je l’appris sans peine et n’en ai rien oublié »[16]. On peut également remarquer une petite faute de mémoire. Rousseau affirme que son oncle et sa tante, sa mère et son père se sont marié le même jour : « L’amour arrangea tout, et les deux mariages se firent le même jour ». En réalité son oncle et sa tante se ont mariés en 1699, cinq ans avant les parents de Rousseau en juin 1704[17]. Normalement Rousseau n’est pas censé savoir ça, vu qu’il n’était pas encore né. C’est surement des mauvaises informations qu’on lui a donné car Rousseau c’est juré de dire toute la vérité sur sa vie. Ou encore quand il a oublié le nom de ce maudit lazariste qui voulait lui enseigner le latin : « Il y avait au séminaire un maudit lazariste qui m’entreprit, et qui me fit prendre en horreur le latin qu’il voulait m’enseigner. (…) J’ai oublié son odieux nom ; mais sa figure effrayante et doucereuse m’est bien restée, et j’ai peine à me la rappeler sans frémir »[18].

 

 

Il y a plusieurs façons de mémoriser des informations, auditive, visuelle, gustative, tacite ou olfactive. Nous pensons que l’on peut dire que Rousseau avait une bonne mémoire visuelle, car quand il décrit des personnes, ou des visages les descriptions sont assez complètes et précises sur certains détails, et pour pouvoir décrire une personne, on doit pouvoir la voir. « Quelque effroi que j’eusse naturellement de ce visage de pain d’épice, orné d’une longue balafre, et de ce regard allumé qui semblait plutôt furieux que tendre »[19] Cela peut également se démontrer quand il parle de sa belle-mère quand il va rendre visite à son père à Nyon : « C’était en vérité une singulière personne que cette petit Mlle Goton. Sans être belle, elle avait une figure difficile à oublier, et que je me rappelle encore, souvent beaucoup trop pour un vieux fou »[20].

 

On a pu constater que Rousseau utilise également sa mémoire auditive, il se rappelle de la jolie voix de M. Venture qui l’a marqué par sa qualité extraordinaire : « J’eus bientôt de quoi me rassurer. Il chanta ces deux récits avec toute la justesse et tout le goût imaginables, et, qui plus est, avec une très jolie voix. Je n’ai guère eu de plus agréable surprise. Après la messe, M. Venture reçut les compliments à perte de vue des chanoines et des musiciens, auxquels il répondait en polissonnant, mais toujours avec beaucoup de grâce. M. Le Maître l’embrassa de bon cœur ; j’en fis autant ; il vit que j’étais bien aise, et cela parut lui faire plaisir »[21].

 

Chaque personne à ses propres moyens pour chercher ses informations dans notre matière grise. Sur les moments présents, Rousseau ne s’intéresse pas trop aux personnes, aux évènements ou aux discussions. Mais toutes ses informations sont enregistrées inconsciemment dans notre cerveau, et il dit qu’il n’a de l’esprit que dans sa mémoire. Donc en d’autres termes, Rousseau fait un tri des informations et les ressorts quand il se replonge dedans : « J’ai étudié les hommes, et je me crois assez bon observateur : cependant je ne sais rien voir de ce que je vois ; je ne vois bien que ce que je me rappelle, et je n’ai de l’esprit que dans mes souvenirs. De tout ce qu’on dit, de tout ce qu’on fait, de tout ce qui se passe en ma présence, je ne sens rien, je ne pénètre rien. Le signe extérieur est tout ce qui me frappe. Mais ensuite tout cela revient : je me rappelle le lieu, le temps, le ton, le regard, le geste, la circonstance ; rien ne m’échappe. Alors, sur ce qu’on a fait ou dit, je trouve ce qu’on a pensé, et il est rare que je me trompe »[22].

 

 

Conclusion

La mémoire fonctionne donc d’une manière très compliquée, mais son fonctionnement est compréhensible, car nous même y sommes soumis tout au long de notre vie. Rousseau parle des moments qui l’ont marqué, qui ont joué un rôle important dans sont cœur ou qui ont marqué un tournant de son existence, avec une précision incroyable se rappelant de tout les détails sur les faits accomplis et des émotions qu’il a ressenti à ce moment là, que ce soit des instants heureux, ou au contraire triste ou traumatisant, il a donc utilisé sa mémoire épisodique. Les parties de sa vie pendant lesquelles il ne c’est rien passé d’intéressant pour sa personne, les périodes de sa vie monotones, sont décrite d’une façon plus résumée, laissant courir une longue période sans qu’il ne se passe quelque chose de notable, pour faire cela, il a du utiliser sa mémoire procédurale.

 Certes, Rousseau parle souvent des émotions vécues, même dans ces périodes traînantes, mais cela correspond plus à son état d’esprit général ou à son humeur du moment, que ce soit en bien ou en mal.

 

 



[1] Les confessions, pages 159

[2] Les confessions, pages 41-42

[3] Les confessions, pages 142

[4] Les confessions, pages 34

[5] Les confessions, pages 31

[6] Les confessions, pages 29

[7] Les confessions, pages 29

[8] Les confessions, pages 97

[9] Les confessions, pages 162-163

[10] Les confessions, pages 164

[11] Les confessions, pages 175

[12] Les confessions, pages 179

[13] Les confessions, pages 179

[14] Les confessions, pages 28

[15] Les confessions, pages 32

[16] Les confessions, pages 34

[17] Les confessions, pages 27

[18] Les confessions, pages 156

[19] Les confessions, pages 96

[20] Les confessions, pages 51

[21] Les confessions, pages 164

[22] Les confessions, pages 152

 
 
 
 

 
 
 
 

 

 

Rapport de Rousseau à la lecture et aux livres ainsi qu’au latin

 

Rencontre avec l’écriture

 

Rousseau fonde des liens avec la lecture dès sa plus jeune enfance.  Il dira « J'ignore ce que je fis jusqu'à cinq ou six ans; je ne sais comment j'appris à lire; je ne me souviens que de mes premières lectures et de leur effet sur moi »[1]. Les lectures qu’il a faite étant petit sont ses premiers souvenirs. On apprendra que Rousseau a appris à lire avec son père en lisant des livres que sa mère avait laissés après son décès. L’intérêt pour la lecture devient grandissant comme il le dit dans cet extrait « Il n'était question d'abord que de m'exercer à la lecture par des livres amusants; mais bientôt l'intérêt devint si vif, que nous lisions tour à tour sans relâche et passions les nuits à cette occupation »[2]. Il commence à y passer des nuits entières. À ce rythme, il va acquérir une extrême facilité à lire. Il estime avoir une intelligence unique pour un enfant de son âge et il pense avoir déjà connu tous les sentiments. « En peu de temps j'acquis, par cette dangereuse méthode, non seulement une extrême facilité à lire et à m'entendre, mais une intelligence unique à mon âge sur les passions. Je n'avais aucune idée des choses que tous les sentiments m'étaient déjà connus. Je n'avais rien conçu, j'avais tout senti »[3].

 

Vision différente

 

Les livres lui donneront une vision particulière de la vie humaine et surtout des sentiments. Il dira même que cela ne se guérira jamais malgré l’expérience et la réflexion. « Ces émotions confuses que j'éprouvais coup sur coup n'altéraient point la raison que je n'avais pas encore; mais elles m'en formèrent une d'une autre trempe, et me donnèrent de la vie humaine des notions bizarres et romanesques, dont l'expérience et la réflexion n'ont jamais bien pu me guérir »[4].

 

Lectures historiques

 

Au bout d’un certain temps, la bibliothèque de sa mère se retrouve épuisée. Rousseau explore celle de son père. Il s’y lancera avec une idée négative pour ensuite venir au fait qu’il y trouva des livres intéressants. Cette bibliothèque est pleine de ressources, elle comprend des ouvrages savants. « L'Histoire de l'Eglise et de l'Empire, par Le Sueur; le Discours de Bossuet sur l'Histoire universelle; les Hommes illustres de Plutarque; l'Histoire de Venise par Nani; les Métamorphoses d'Ovide; La Bruyère; les Mondes de Fontenelle; ses Dialogues des morts, et quelques tomes de Molière, furent transportés dans le cabinet de mon père, et je les lui lisais tous les jours, durant son travail»[5]. Ces lectures lui apprendront l’éducation civique et morale

 

Rousseau va se passionner pour ses lectures ce qu’il estime être étonnant pour un enfant de son âge. Plutarque devient son grand favori, cela va le pousser et se « guérir » des romans. Ces lectures vont avoir un impact important sur la vie de Rousseau car cela va l’amener à avoir des entretiens avec son père qui vont lui faire développer cet esprit libre. Il en ressortira avec ce caractère fier. « De ces intéressantes lectures, des entretiens qu'elles occasionnaient entre mon père et moi, se forma cet esprit libre et républicain, ce caractère indomptable et fier, impatient de joug et de servitude, qui m'a tourmenté tout le temps de ma vie dans les situations les moins propres à lui donner l'essor. »[6] Rousseau ressent ses personnages et se met dans leur peau.  Avoir développer une telle réflexion aussi jeune ne vas pas aider Rousseau. Comme il le dira les remarques de ses camarades l’amusent et il s’ennuie souvent. 

 

Lectures dangereuses

 

Par la suite, Rousseau n’aura plus d’argent. La lecture lui aura retiré toutes ses activités. « Voilà donc, me dira-t-on, l'argent devenu nécessaire. Il est vrai, mais ce fut quand la lecture m'eût ôté toute activité. Livré tout entier à mon nouveau goût, je ne faisais plus que lire, je ne volais plus. C'est encore ici une de mes différences caractéristiques. »[7]

 

Ses lectures vont encore changer dès lors qu’il partira de chez lui. Sous les coups de son maître et avec les nombreuses disputes il va continuer à se plonger dans diverses lectures de là à y passer tout son temps. « En moins d'un an j'épuisai la mince boutique de la Tribu, et alors je me trouvai dans mes loisirs cruellement désoeuvré. Guéri de mes goûts d'enfant et de polisson par celui de la lecture, et même par mes lectures, qui, bien que sans choix et souvent mauvaises, ramenaient pourtant mon coeur à des sentiments plus nobles que ceux que m'avait donné[s] mon état; dégoûté de tout ce qui était à ma portée, et sentant trop loin de moi tout ce qui m'aurait tenté, je ne voyais rien de possible qui pût flatter mon coeur. Mes sens émus depuis longtemps me demandaient une jouissance dont je ne savais pas même imaginer l'objet. J'étais aussi loin du véritable que si je n'avais point eu de sexe; et, déjà pubère et sensible, je pensais quelquefois à mes folies, mais je ne voyais rien au-delà. »[8]

 

Rousseau vit à travers ses lectures

 

À travers ses lectures, Rousseau se nourrit des situations qu’il va lire. Il s’approprie ses lectures, les combinent. Il va y oublier son état du moment, Il se plonge dans la vie de ses personnages au point de s’abandonner complétement dans ses histoires. « Cet amour des objets imaginaires et cette facilité de m'en occuper achevèrent de me dégoûter de tout ce qui m'entourait, et déterminèrent ce goût pour la solitude qui m'est toujours resté depuis ce temps-là. On verra plus d'une fois dans la suite les bizarres effets de cette disposition si misanthrope et si sombre en apparence, mais qui vient en effet d'un coeur trop affectueux, trop aimant, trop tendre, qui, faute d'en trouver d'existants qui lui ressemblent, est forcé de s'alimenter de fictions. »[9]

 

Madame de Warens

 

Une grande étape dans sa vie au niveau des lectures et la rencontre avec Madame de Warens, le 21 mars 1728. Il va trouver des livres dans la chambre qu’il occupera. Il a légèrement laissé de côté sa passion pour la lecture mais va malgré tout se mettre à lire. « J'avais trouvé quelques livres dans la chambre que j'occupais : Le Spectateur, Pufendorf, Saint-Evremond, La Henriade. Quoique je n'eusse plus mon ancienne fureur de lecture, par désoeuvrement je lisais un peu de tout cela. Le Spectateur surtout me plut beaucoup, et me fit du bien. »[10] L’abbé de Gouvon lui a appris à lire différemment, avec plus de réflexion.  Rousseau va apprécier cette nouvelle façon de lire. « M. l'abbé de Gouvon m'avait appris à lire moins avidement et avec plus de réflexion ; la lecture me profitait mieux. Je m'accoutumais à réfléchir sur l'élocution, sur les constructions élégantes ; je m'exerçais à discerner le français pur de mes idiomes provinciaux. »[11]

 

Il prend plaisir à lire devant Madame de Warens, qu’il surnomme Maman, de plus, cela l’entraine à lire correctement. « Elle avait l'expérience du monde et l'esprit de réflexion qui fait tirer parti de cette expérience. C'était le sujet favori de ses conversations, et c'était précisément, vu mes idées chimériques, la sorte d'instruction dont j'avais le plus grand besoin. Nous lisions ensemble La Bruyère : il lui plaisait plus que La Rochefoucauld, livre triste et désolant, principalement dans la jeunesse, où l'on n'aime pas voir l'homme comme il est. » [12]

 

Jean Jacques Rousseau, Emile ou de l’éducation

 

Les lectures

 

Résumé 

 

Dans le livre Emile ou de l’éducation. Jean-Jacques Rousseau met en avant un élève imaginaire pour exposer ses théories sur l’éducation. Son projet pédagogique consiste à respecter l’évolution naturelle de la personne, son développement physique et moral afin d’élever un homme naturel capable de s’adapter à la vie en société sans en être corrompu. Emile ou de l’éducation n’est pas seulement un traité sur l’éducation mais aussi sur la nature humaine, car elle n’est pas seulement basé sur l’éducation intellectuelle mais aussi sur les émotions et liens sociaux.

 

Introduction

 

En ce qui concerne les lectures dans l’Emile ou de l’éducation, Jean-Jacques Rousseau ne souhaite absolument pas en faire un outil d’instruction. Comme tous ses contemporains, Rousseau méprisait les romans, et en particulier ceux d’amour. Ils sont jugés à la fois futiles car ils flattent la passion et faussent le jugement, ils donnent à l’enfant de notion bizarres  et romanesque de la vie.

 

Rousseau en a fait l’expérience et sait que lire ce genre de roman projette le lecteur dans la fiction où il s’identifiera au héro et perdra de vu la réalité.

 

La littérature de fiction est alors délaissée par les érudits, qui l’abandonnent à un public féminin réputé « moins cultivé ». Rousseau n’a pas mentionné les titres des romans qu’il lisait étant petits, comme pour souligner leur indignité. Même L’Astrée qui était son roman préféré n’a pas été évoquée une seule fois. Cependant, Rousseau privilégie l’influence de Plutarque qui rappelle et explique l’importance de l’exemple romain et grec dans ses œuvres philosophiques et politiques.

 

Plan de l’ouvrage

 

Les principaux extraits concernant les lectures se trouvent dans les livres I, II et III. Les livres IV et V ne possèdent rien d’intéressant à propos des lectures. La sélection des extraits explique pourquoi Rousseau voit la lecture comme un « fléau ».

 

·      Livre premier

La première enfance et l’éducation naturelle

·      Livre deuxième

L’éducation intellectuelle

·      Livre troisième

De douze à quinze ans

 

Les principaux raisonnements de Rousseau concernant les lectures

 

Selon Rousseau, la facilité d’apprendre des enfants ne reflète que leur ignorance, leur esprit est absorbant surtout parce qu’il est vide. Il faut donc interdire l’apprentissage par cœur et les lectures inutiles. Rousseau imagine que si l’enfant doit se mettre à lire, il faut qu’il en ressente le besoin et l’utilité.

 

Exemple 

 

Lorsqu’Emile a reçu une invitation, il ne savait pas la lire. Il fallait donc quelqu’un qui l’aide à déchiffrer les lettres pour qu’il puisse la comprendre jusqu’à ce qu’il ressente le besoin de lire par lui-même.

 

Dans l’Emile ou de l’éducation, Rousseau dit « La lecture est le fléau de l’enfance ». La littérature et le savoir du siècle de Rousseau tendent beaucoup plus à détruire qu'à édifier. Dans les extraits du livre ci-dessous, Rousseau commente les fables de La Fontaine et critique point par point ce qu’il trouve d’inutile pour l’enfant d’apprendre.

Ce qu’il souhaite donner à l’enfant, c’est le désir d’apprendre !

 

« Je dis qu'un enfant n'entend point les fables qu'on lui fait apprendre, parce que quelque effort qu'on fasse pour les rendre simples, l'instruction qu'on en veut tirer force d'y faire entrer des idées qu'il ne peut SAISIR, et que le tour même de la poésie, en les lui rendant plus faciles à retenir, les lui rend plus difficiles à CONCEVOIR, en sorte qu'on achète l'agrément aux dépens de la clarté. Sans citer cette multitude de fables qui n'ont rien d'INTELLIGIBLE ni d'utile pour les enfants, et qu'on leur fait indiscrètement apprendre avec les autres, parce qu'elles s'y trouvent mêlées, bornons-nous à celles que l'auteur semble avoir faites spécialement pour eux. »

 

Nous pouvons constater que Rousseau souligne l’inutilité de faire apprendre des fables aux enfants, car elles ne sont pas forcément comprises et la conception de l’histoire n’est pas aisée. Malgré que les écrivains construisent des textes exprès pour les enfants, il n’en reste pas moins compréhensible et utile pour eux.

 

« Je ne connais dans tout le recueil de La Fontaine que cinq ou six fables où brille éminemment la naïveté puérile » 

 

Dans les recueils de La Fontaine, les fables sont composées de mots difficiles, de plus la structure de la poésie ne facilite pas la lecture. Les vers et les rimes ne sont pas encore à porté des enfants, il est donc inutile de les faire lire. Il est important de constater que Rousseau arrive à prendre la position d’un enfant et de comprendre son état d’esprit. Il se rappel de ses expériences concernant ses lectures et sait ce qui est essentiel pour l’enfant et qui serait susceptible de l’intéresser.

 

Rousseau connaît aussi l’identification par rapport aux personnages des romans qui sont selon lui dangereuse.

 

Exemple

 

Dans toutes les fables où le lion est un des personnages les plus majestueux et le plus brillant, l’enfant s’identifie donc à celui-ci. Les qualités de ce personnage la sont totalement emparées par l’enfant et il se voit en lion. Mais dans les moments où le moucheron terrasse le lion, il prendra instinctivement la place du moucheron. C’est le choix de l’amour propre et c’est un choix très naturel. Il y a aussi une fille que Rousseau a connue. Une petite fille qui pleurait beaucoup qu’on avait désolé avec cette fable du loup maigre et du chien gras. Elle pleurait car elle ne pouvait pas s’identifier au loup.

 

« En ôtant ainsi tous les devoirs des enfants, j'ôte les instruments de leur plus grande misère, savoir les livres. La lecture est le fléau de l'enfance, et presque la seule occupation qu'on lui sait donner.  A peine à douze ans Émile saura-t-il ce que c'est qu'un livre. Mais il faut bien au moins, dira-t-on, qu'il sache lire. J'en conviens : il faut qu'il sache lire quand la lecture lui est utile ; jusqu'alors elle n'est bonne qu'à l'ennuyer. »

 

Rousseau le répète, la lecture est futile tant que l’enfant n’a pas désiré lire. Il souhaite même que les enfants ne sachent pas lire car cela ne leur apprend rien d’utile. Malgré que Rousseau ait lu énormément d’ouvrage et de romans il ne suggère même pas son roman préféré L’Astrée comme outil d’apprentissage. Cependant Robinson Crusoé est un des seuls ouvrage qu’il suggèrerai à un enfant de lire, car elle lui apprend comment survivre

 

Analyse de la fable par Rousseau

 

Dans l’analyse de la fable de De La Fontaine. Rousseau prend la position d’un enfant et de son état d’esprit avec son expérience et le recule qu’il possède par rapport aux lectures. Il relève les éléments essentiels qui démontrent que pratiquement beaucoup de choses sont inutiles.

 

Le corbeau et le renard

Maître corbeau, sur un arbre perché,

 

Maître! Que signifie ce mot en lui-même ? Que signifie-t-il au-devant d'un nom propre ?

Quel sens a-t-il dans cette occasion ? Qu'est-ce qu'un corbeau ?

 

Qu'est-ce qu'un arbre perché ? L'on ne dit pas sur un arbre perché, l'on dit perché sur un arbre. Par conséquent, il faut parler des inversions de la poésie ; il faut dire ce que c'est que prose et que vers.

 

Maître renard, par l'odeur alléché,

 

Encore un maître! Mais pour celui-ci c'est à bon titre : il est maître passé dans les tours de son métier. Il faut dire ce que c'est qu'un renard, et distinguer son vrai naturel du caractère de convention qu'il a dans les fables.

Alléché. Ce mot n'est pas usité. Il le faut expliquer ; il faut dire qu'on ne s'en sert plus qu'en vers. L'enfant demandera pourquoi l'on parle autrement en vers qu'en prose. Que lui répondrez-vous ?

 

Lui tint à peu près ce langage :

Ce langage ! Les renards parlent donc ? Ils parlent donc la même langue que les corbeaux ? Sage précepteur, prends garde à toi ; pèse bien ta réponse avant de la faire ; elle importe plus que tu n'as pensé.

 

Eh! Bonjour, monsieur le corbeau!

Monsieur ! Titre que l'enfant voit tourner en dérision, même avant qu'il sache que c'est un titre d'honneur. Ceux qui disent monsieur du Corbeau auront bien d'autres affaires avant que d'avoir expliqué ce du.

 

Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau!

Cheville, redondance inutile. L'enfant, voyant répéter la même chose en d'autres termes, apprend à parler lâchement. Si vous dites que cette redondance est un art de l'auteur, qu'elle entre dans le dessein du renard qui veut paraître multiplier les éloges avec des paroles, cette excuse sera bonne pour moi, mais non pas pour mon élève.

 

Sans mentir, si votre ramage

Sans mentir! On ment donc quelquefois ? Où en sera l'enfant si vous lui apprenez que le renard ne dit sans mentir que parce qu'il ment ?

 

Vous seriez le phénix des hôtes de ces bois.

Le phénix! Qu'est-ce qu'un phénix ? Nous voici tout à coup jetés dans la menteuse antiquité, presque dans la mythologie.

 

Les hôtes de ces bois ! Quel discours figuré! Le flatteur ennoblit son langage et lui donne plus de dignité pour le rendre plus séduisant. Un enfant entendra-t-il cette finesse ? Sait-il seulement, peut-il savoir ce que c'est qu'un style noble et un style bas ?

 

A ces mots, le corbeau ne se sent pas de joie,

Il faut avoir éprouvé déjà des passions bien vives pour sentir cette expression proverbiale.

 

Et, pour montrer sa belle voix,

N'oubliez pas que, pour entendre ce vers et toute la fable, l'enfant doit savoir ce que c'est que la belle voix du corbeau.

 

Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.

Ce vers est admirable, l'harmonie seule en fait image. Je vois un grand vilain bec ouvert ; j'entends tomber le fromage à travers les branches : mais ces sortes de beautés sont perdues pour les enfants.

 

Le renard s'en saisit, et dit : Mon bon monsieur,

Voilà donc la bonté transformée en bêtise. Assurément on ne perd pas de temps pour instruire les enfants.

 

Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute.

Maxime générale ; nous n'y sommes plus. Jamais enfant de dix ans n'entendit ce vers-là.

Ceci s'entend, et la pensée est très bonne. Cependant il y aura encore bien peu d'enfants qui sachent comparer une leçon à un fromage, et qui ne préférassent le fromage à la leçon. Il faut donc leur faire entendre que ce propos n'est qu'une raillerie. Que de finesse pour des enfants!

 

Le corbeau, honteux et confus,

Autre pléonasme ; mais celui-ci est inexcusable.

 

Jura, mais un peu tard, qu'on ne l’y prendrait plus.

Jura! Quel est le sot de maître qui ose expliquer à l'enfant ce que c'est qu'un serment ?

 

 

Conclusion

 

Nous pouvons constater qu’il y a deux différents Rousseau. Le premier lorsqu’il était jeune, ignorant et dévorait les livres. Le deuxième est un Rousseau philosophe et expérimenté en ce qui concerne la vie. Sa position par rapport à la lecture est totalement différente de celle de lorsqu’il était petit et celle où lorsqu’il arrive en fin de vie. Etant jeune, il manquait de perception dans ses lectures. Il s’identifiait trop au héro et possédait des notions « bizarres et romanesques de la vie ». Comme Emma Bovary, il avait une trop grande ambition de ses lectures et finissait par être dégouté de la vie et de la réalité. Cependant le parcours qu’il a effectué, a fait de lui un géni. Mais ce qui est paradoxal, c’est qu’il souhaite exposer un autre parcours pour Emile qui selon lui est la meilleure éducation qu’on puisse recevoir



[1] p. 28

[2] p. 29

[3] p. 29

[4] p. 29

[5] p. 29

[6] p. 30

[7] p. 66

[8] p. 67

 

[10] p. 147

[11] p. 147

[12] p. 148



12/09/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour